Écrit par : Nanny Secours
La vie va vite, parfois très, très vite. À travers la course folle pour partir au boulot le matin, la soirée remplie par les devoirs, les bains, les tâches et les activités parascolaires, quel temps nous reste-t-il pour nous brancher sur le plaisir d’être parent et sur tout l’amour qu’on a pour chacun de nos enfants ?
On cajole plus spontanément les bambins, mais parfois, alors qu’ils grandissent, les marques d’affection se raréfient et il nous arrive d’oublier de leur rappeler combien on les aime.
Or, il arrive que les enfants puissent douter de l’amour et de l’acceptation inconditionnelle de leurs parents. Puisqu’on est parfois en colère, puisqu’on les gronde souvent, qu’on doit parfois appliquer des conséquences, puisqu’on soupire et lève parfois le ton lorsqu’on leur fait remarquer leurs comportements inadéquats, puisqu’on leur reflète parfois qu’on est déçu, voire découragés de leur attitude, certains enfants peuvent développer l’impression qu’ils sont un fardeau pour leurs parents débordés.
Faites le test : chaque fois que vous manifestez de la désapprobation à votre enfant, chaque fois que vous intervenez ou émettez une consigne, inscrivez un crochet sur une feuille. Puis, chaque fois que vous avez une interaction positive avec votre enfant, qu’il s’agisse d’une blague, d’un sourire, d’un toucher affectueux ou d’un moment agréable passé ensemble, inscrivez une étoile sur la feuille. Qu’observez-vous ? Grondez-vous plus souvent vos enfants que vous ne leur distribuez des marques d’approbation ? Quel est votre ratio affection versus interventions ?
On a malheureusement bien trop souvent le réflexe de porter notre attention sur ce qui nous agace et sur les comportements à changer. Il importe donc de rétablir régulièrement l’équilibre, de prendre conscience de tout ce qu’on apprécie chez eux et de leur démontrer de maintes façons qu’ils sont pour nous un cadeau du ciel. Voici quelques idées :
Instaurez une nouvelle tradition chez vous. Chaque jour, chacun des membres de la famille devra dire à quelqu’un quelque chose qu’il apprécie ou faire une remarque positive. Par exemple, vous pourriez faire un tour de table aux repas ou encore tenir un « cahier d’appréciation » ou chacun doit inscrire chaque jour un commentaire positif. (« J’ai aimé quand maman m’a aidée dans mes devoirs », « Samuel s’est réveillé avec un merveilleux sourire. ») Vous pourriez également afficher un « tableau d’amour » où l’on vient régulièrement épingler de petits commentaires d’appréciation.
Et je ne parle pas ici simplement de la quantité de temps passé avec vos jeunes, mais de la qualité et de la profondeur de votre présence. Prenez 5 minutes par jour afin de faire ce que j’appelle un « cœur à cœur » avec chacun de vos enfants. Mettez alors de côté vos tâches et vos préoccupations et allez simplement vous asseoir près de votre enfant pour vous intéresser à ce qu’il fait, sans faire d’intervention. Inspirez alors profondément afin de connecter avec vos émotions et prenez conscience de l’amour que vous avez pour lui, de combien il est beau, combien vous êtes heureux d’être son parent. D’une façon ou d’une autre, votre enfant ressentira cette « aura » de tendresse.
Ne faites pas que prévoir des activités en famille, manifestez votre enthousiasme à jouer avec eux, démontrez combien ça vous fait plaisir d’être en leur compagnie. Riez de leurs blagues, appréciez les dessins qu’ils vous offrent, émerveillez-vous de leurs spectacles et faites avec eux des activités que vous aimez.
La confiance est l’une des plus grandes marques d’amour qu’un enfant peut recevoir. Plus vous direz souvent à votre enfant des phrases empreintes de confiance, meilleure sera son estime personnelle et plus il se sentira accepté. Utilisez alors des phrases comme : « Je te le prête, JE SAIS que tu vas y faire attention. », « Je suis certaine que ça ira bien dans telle situation… », « Tu as toute ma confiance. » et évitez les phrases de méfiance comme : « Fais attention ! Tu vas le briser ! », « J’espère que tu vas bien te conduire chez… »
Peu importe son âge, intéressez-vous à son opinion, à ses goûts et à ses idées. (« Que devrais-je porter ce soir tu crois ? », « Ouf ! Le personnage de ton histoire a eu une drôle de réaction tu ne trouves pas ? Toi qu’aurais-tu fait ? ») Demandez-lui sa perception des choses sur divers sujets et tentez d’en apprendre davantage sur ses centres d’intérêt. Prendre quelques minutes pour écouter l’album préféré de notre ado ou lire le roman « coup de cœur » de notre fillette sont aussi des façons de dire : « Je m’intéresse à toi. »
Évitez de le réprimander en public. Parlez de lui positivement aux autres adultes même en son absence. Utilisez toujours un ton et des mots respectueux, et ce, même lorsque vous êtes en colère. N’utilisez jamais une façon de vous exprimer avec vos enfants que vous n’utiliseriez pas avec les enfants d’une autre personne. Ne lui mentez pas, ne lui faites pas de fausse promesse et n’utilisez pas le chantage pour vous faire obéir. Suivez un cours sur la communication parent-enfant au besoin afin de développer des attitudes respectueuses tout en assumant votre rôle d’autorité.
Mais il n’y a pas que ces mots qui rappellent à votre enfant qu’il compte pour vous. Les petits gestes du quotidien aussi :
Établir des règles, les faire respecter, mettre des balises et des interdits malgré la colère des enfants, c’est aussi ça leur montrer notre amour. Les enfants savent d’instinct qu’ils ne sont pas supposés faire tout ce qui leur plait et ils ont besoin de leaders forts et solides sur lesquels s’appuyer. Quand les adultes abdiquent devant la résistance des enfants, ceux-ci se sentent abandonnés, pas suffisamment importants pour que leurs parents fassent l’effort de les élever. Ma phrase préférée est : « J’aime tellement les enfants que j’accepte qu’ils me détestent parfois. »
Et vous, aimez-vous vos enfants ?
Nancy Doyon, Coach familial
Fondatrice de SOS Nancy
Membre du Réseau Nanny Secours