Écrit par : Stéphanie Deslauriers
Tout au long de la vie, nous sommes amenés à vivre des réussites, mais aussi des échecs. Cela fait partie de l’expérience humaine et personne n’en est exempt. Alors, comment aider nos enfants à faire face à l’échec?
Tout d’abord, il peut être avisé d’aider notre enfant à relativiser l’échec vécu. Oui, c’est décevant, triste ou fâchant. Nous pouvons donc offrir de l’empathie à notre jeune face à l’émotion ressentie, en l’invitant à s’exprimer à cet effet. Par la suite, nous pouvons aussi lui relater une situation d’échec que nous avons nous-même vécu. Cela l’aidera à voir qu’il n’est pas le seul à échouer, qu’il existe des solutions et que non, ce n’est pas la fin du monde! Nous pouvons ensuite lui rappeler que l’échec n’est pas permanent, qu’il peut soit se reprendre ou apprendre quelque chose de la situation pour tenter de vivre une réussite une prochaine fois.
« Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas. » - Thomas Edison, inventeur
Car oui, nous apprenons de l’échec. Nous apprenons que nos stratégies étaient inefficaces dans une situation précise pour les remplacer par d’autres qui sont plus efficaces. Nous apprenons à nous connaître lorsque nous vivons des émotions difficiles, comme la déception, la colère, la tristesse. Même si ce ne sont pas des émotions agréables à ressentir, elles sont universelles, normales et saines. Nous apprenons donc à les exprimer, puis à les gérer. À se remonter les manches, aussi!
L’attitude face à l’échec a tout à voir avec cette gestion émotionnelle nommée plus haut. Si le fait de vivre un échec plonge l’enfant dans un état de désespoir intense, qu’il se remet en question, se décrit en termes dénigrants (« Je suis nul! »), il est fort probable qu’il craigne grandement de revivre un échec. En effet, qui aime se sentir ainsi? Mais plus l’enfant cherche à éviter un échec, moins il voudra se pousser à vivre des défis stimulants et des situations nouvelles. Il ne sort ainsi pas de sa zone de confort et ne développe pas ses compétences dans diverses sphères. Puis, lorsque l’inévitable surviendra, il sera à nouveau désemparé, n’étant pas habitué de se retrouver face à un échec et croyant, à tort, que son monde s’écroule.
Comme parent, on peut alors agir à titre de modèle positif pour notre enfant lorsque, nous-même, nous vivons un échec. « Je suis déçu(e), mais je sais que ça va passer. Je vais persévérer et tenter de trouver une autre solution ». Cette attitude de persévérance inspirera indéniablement notre enfant à faire de même.
Enfin, rétablir les perceptions erronées de notre enfant face à un échec l’aidera à améliorer son attitude dans ce contexte. Par exemple, vous pouvez lui dire : « Tu n’es pas nul. Tu as fait une erreur d’inattention, ce qui a affecté ton résultat à cette évaluation ». Il apprendra ainsi à nuancer ses propos et à être plus bienveillant envers lui-même.
Est-ce que l’échec est provoqué par un objectif inatteignable? Qui est hors de la portée de l’enfant? Qui a fixé cet objectif? L’enfant lui-même? Un membre de la famille? Un enseignant? Un entraîneur? Mieux vaut cibler des petits objectifs qui sont réalistes. Ainsi, l’enfant vivra une réussite et augmentera son sentiment d’efficacité et de motivation pour continuer de progresser tout doucement vers un objectif ultime (qui n’était peut-être pas réaliste dès le départ). Une fois les objectifs intermédiaires atteints les uns après les autres, tadam! L’objectif ultime pourra l’être également.
Toujours agir de la même façon dans une situation récurrente entraînera forcément les mêmes conséquences. Or, les échecs à répétition peuvent mener à un sentiment d’impuissance acquise, c’est-à-dire que l’enfant percevra que peu importe ce qu’il fait, cela ne fonctionne pas. Cette attitude pourra avoir un effet négatif sur sa motivation et, éventuellement, l’incitera à rester passif devant les obstacles, se disant que de toute manière, il n’arrivera pas à les surmonter. Tout ceci se reflète évidemment sur son image de soi et, ainsi, sur son estime personnelle.
En discutant avec lui, en l’invitant à évaluer la pertinence et la portée de la solution choisie, puis son efficacité. Lorsqu’il constatera que telle solution n’était pas idéale, il se tournera vers d’autres stratégies. Il peut acquérir ces dernières de diverses façons : en nous observant les mettre en application, en lisant une histoire où un personnage a appliqué une stratégie efficace, en visionnant un film où le protagoniste a rectifié le tir, ou encore en s’inspirant d’autres personnes significatives et prosociales de son entourage (fratrie, amis, famille élargie, etc.).