Écrit par : Marielle Potvin
Depuis le début de sa scolarité, elle voulait toujours garder ses devoirs de mathématiques pour la fin. En apercevant son cahier, son visage se crispait et elle appréhendait cette tâche. Ne sachant pas qu’elle était atteinte de dyscalculie, elle se décourageait facilement, face à de tout petits problèmes, car elle avait toujours de la difficulté à reformuler le problème dans ses mots et à comprendre ce « jargon » mathématique… Lorsqu’elle devait réviser ses tables de multiplication, c’était la catastrophe ! Les petites réussites d’hier semblaient s’être envolées.
Émilie présentait déjà plusieurs indices d’une dyscalculie.
Comme les autres troubles d’apprentissage, la dyscalculie ne résulte pas d’un potentiel intellectuel faible, d’un déficit de l’attention, d’un manque de stimulation ou d’un handicap sensoriel. Il s’agit d’un trouble permanent qui apparait tôt dans l’apprentissage et qui a une cause neurologique. On estime que 3 à 8 % des élèves seraient atteints de dyscalculie.
Il est important de savoir que la dyscalculie constitue un réel handicap pour les élèves comme Émilie. Aucun traitement ne peut éliminer ce trouble, alors que les difficultés d’apprentissage, quant à elles, sont souvent temporaires et peuvent généralement être surmontées avec de l’aide visant à donner des explications supplémentaires, par exemple.
Dès le niveau préscolaire, Émilie manifestait des difficultés à saisir la relation entre un nombre et une quantité. Pour elle, compter sur ses doigts, même jusqu’à cinq, comportait un énorme défi. Elle avait du mal à comprendre des notions telles « plus que », « moins que », « en tout », et n’arrivait pas à associer un nombre (si petit soit-il) avec une quantité. Même quand il ne s’agissait que d’enfiler des perles en respectant un certain ordre, elle échouait. Elle n’arrivait pas non plus à compter des objets en les pointant un à un…
Plus tard, ses enseignants ont inscrit dans le bulletin d’Émilie, les remarques suivantes :
Un neuropsychologue est la personne toute désignée pour évaluer les troubles d’apprentissage, dont la dyscalculie. Une évaluation faite par ce professionnel permet d’établir le diagnostic, d’en établir le type et de valider ou non la présence d’autres troubles associés (déficit de l’attention, dyslexie, ou autres).
Il est important de procéder à une telle évaluation, en cas de doute. Ce diagnostic fournira de l’information plus précise sur les connaissances en calcul, les procédures de calcul utilisées pour résoudre les problèmes arithmétiques, la capacité de se rappeler les faits, etc.
L’évaluation neuropsychologique fera le point sur l’ensemble des forces et des faiblesses de votre enfant, au niveau de son potentiel intellectuel (QI), sa mémoire, sa capacité d’attention, son raisonnement, tout en portant une attention particulière à ses habiletés spécifiques au domaine des mathématiques.
Bien sûr, comme tous les enfants qui reçoivent un tel diagnostic (environ 10 % des élèves sont atteints, à différents degrés, de troubles d’apprentissage), Émilie aura un plan d’intervention à l’école.
Il s’agit d’un outil de planification conçu pour répondre aux besoins spécifiques d’un élève en difficulté. Il sert à promouvoir la mise en place des services dont l’élève a besoin. Il définit les objectifs d’apprentissage, détermine les critères d’évaluation, précise qui interviendra auprès de l’élève et décrit les moyens ainsi que les ressources nécessaires pour aider l’élève handicapé ou en difficulté.
L’élaboration d’un plan d’intervention se fait lors de rencontres prévues à cet effet et de concert avec toutes les personnes concernées, y compris l’enfant en difficulté.
Dès l’obtention d’un diagnostic de dyscalculie, ou de tout autre trouble d’apprentissage, il convient de :
Un plan d’intervention doit être révisé périodiquement (idéalement lors de la remise de chaque bulletin), afin de s’assurer que les mesures mises en place fonctionnent bien, d’en retirer ou d’en ajouter, si nécessaire.
Dans le cas d’une dyscalculie, le plan d’intervention pourrait contenir les mesures adaptatives suivantes:
Ces mesures adaptatives pourront être utilisées par l’élève atteint de dyscalculie autant pour les activités mathématiques proposées en classe qu’en situation d’évaluation.
Tous les espoirs sont maintenant permis pour les élèves dyscalculiques. Comme tous les autres, ils peuvent réussir, dans la mesure où nous les identifions le plus précocement possible et leur donnons les moyens de surmonter ce trouble d’apprentissage.
Source :
http://www.enfant-encyclopedie.com/troubles-dapprentissage/selon-experts/dyscalculie-precoce-caracteristiques-et-influences-possibles
Ressources complémentaires :
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Exemples de lexiques mathématiques :
Marielle Potvin, orthopédagogue
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