Écrit par : Marielle Potvin
L'intelligence de votre enfant est sans doute une des dimensions de son développement qui vous préoccupe le plus. Cet aspect de sa personnalité vous rassure ou vous inquiète, quand vous songez à sa réussite future. Combien de fois vous êtes-vous secrètement demandé si votre enfant était intelligent, recherchant même des signes vous le confirmant ?
Si on vous demandait ce qu'est pour vous l'intelligence, vous auriez sans doute une réponse qui ressemblerait, à peu de choses près, au résultat que l'on obtient à la suite de la passation d'un test de QI (quotient intellectuel). C'est probablement sur ce critère que vous vous basez pour évaluer l'intelligence de votre enfant. Si, par bonheur, il manifeste une excellente mémoire, que son vocabulaire est riche et qu'il calcule facilement, vous croirez donc que tout est gagné au sujet de son cheminement scolaire.
Or, nous savons aujourd'hui que le test de QI n'est pas le seul critère d'évaluation de l'intelligence, puisqu'il n'en mesure que certaines formes. En fait, il mesure seulement les deux formes les plus sollicitées à l'école, soit l'intelligence verbo-linguistique et l'intelligence logico-mathématique.
C'est à partir de 1983 qu'Howard Gardner, professeur de psychologie à l'université de Harvard, aux États-Unis, commence à diffuser des informations en lien avec des résultats de recherches sur l'existence de différentes formes d'intelligence.
Il avait remarqué que certains enfants au QI élevé rataient leurs études, que certains intellectuels reconnus étaient tout à fait capables de lire les instructions pour monter un meuble, mais pas de le monter; alors qu'un analphabète était capable de le faire sans effort. Voilà que le concept d'intelligence était remis en question !
Il constate aussi que certains dons manuels, artistiques ou relationnels ne sont pas considérés dans la mesure de l'intelligence. Il en conclut qu'il doit exister différentes formes d'intelligence et sa théorie distingue huit principaux types d'intelligence.
L'idée a fait son chemin depuis et il est maintenant universellement reconnu, dans le monde de l'éducation, que la théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner est suffisamment développée pour que l'on puisse s'y référer et apporter ainsi à nos enfants les stimulations nécessaires à leur plein développement.
Voici une présentation des huit formes d'intelligence, suivie d'un test qui vous informera simplement de la forme d'intelligence prédominante de votre enfant, ou même de plusieurs formes d'intelligence, si celles-ci arrivent ex aequo.
Gardons en tête que chaque personne possède toutes les formes d'intelligence, que le profil d'une personne peut évoluer et changer avec le temps et que le but de cette théorie n'est pas d'étiqueter, mais d'aider votre enfant à connaître ses forces.
Mais quelles sont donc ces formes d'intelligence ?
Le masculin est utilisé dans le seul but d'alléger le texte.
On la reconnaît par : une habileté particulière à résoudre des problèmes et en mathématiques.
Celui qui la possède pose les questions « pourquoi » et « comment », veut raisonner sur les choses, veut savoir « ce qui arrivera ensuite » et pense de façon séquentielle.
Situations propices pour faciliter son développement : travailler à l'ordinateur, programmer, classer des objets, pratiquer les sciences et la lecture, favoriser les discussions et l'exploration, résoudre des mystères, jouer avec des mots, déchiffrer des codes, visiter des musées, résoudre des énigmes, proposer des problèmes qui nécessitent la réflexion et des activités de calcul.
Hubert Reeves est un bon exemple de ce type d'intelligence.
On la reconnaît par : une puissante imagination.
Celui qui la possède aime concevoir, dessiner, lire des graphiques, élaborer des affiches, faire des casse-tête représentant des images ainsi que des jeux de labyrinthes, organiser l'espace, les objets et les surfaces. Il a besoin d'images pour comprendre.
Situations propices pour faciliter son développement : pratiquer l'art et les sports, créer des diagrammes d'organisation d'idées, monter des vidéos et des films, construire des cartes et des chartes, faire du théâtre, conduire et faire de la peinture.
Léonard de Vinci est un bon exemple de ce type d'intelligence.
On la reconnaît par : de grandes habiletés dans les relations interpersonnelles.
Celui qui la possède aime parler et influencer, est habituellement le leader d'un groupe ou l'organisateur, il communique bien, est habile en résolution de conflits, a une bonne écoute, négocie bien et est persuasif.
Situations propices pour faciliter son développement : socialiser (se faire des amis), favoriser les situations gagnant/gagnant, mener les discussions, pratiquer l'enseignement par les pairs et la collaboration, diriger les projets, conseiller les amis, comprendre les préoccupations des autres, manifester de l'empathie.
René Lévesque est un bon exemple de ce type d'intelligence.
On la reconnaît par : le désir de bouger, la tendance à être en mouvement constant ou à s'impliquer activement pour être bien.
Celui qui la possède a besoin de se lever, de s'étirer, de bouger, de toucher et de prendre les choses dans ses mains.
Situations propices pour faciliter son développement : faire des jeux de rôles et des jeux dramatiques, faire de l'exercice, du théâtre, faire de l'artisanat, planifier des événements extérieurs, danser, jouer et faire du sport.
Margie Gillis est un bon exemple de ce type d'intelligence.
On la reconnaît par : l'amour du langage et de la parole.
Celui qui la possède parle constamment, a une bonne mémoire des dates et des noms, aime raconter et écouter des histoires, aime la diversité des voix et se rappelle des histoires drôles.
Situations propices pour faciliter son développement : faire des présentations, argumenter et persuader, faire des discours, jouer des rôles, dialoguer, écrire, faire des comptes rendus, amorcer la conversation, écouter des enregistrements, lire des livres où il y a des dialogues.
Gilles Vigneault est un bon exemple de ce type d'intelligence.
On la reconnaît par : l'amour de la solitude.
Celui qui la possède aime réfléchir, a une bonne compréhension de ses forces et de ses faiblesses, est habile dans la définition d'objectifs et se sent bien lorsqu'il est seul.
Situations propices pour faciliter son développement : écrire un journal, relaxer, apprendre sur soi-même, pratiquer des exercices de concentration, réfléchir, méditer, se réserver des temps de solitude.
Gandhi est un bon exemple de ce type d'intelligence.
On la reconnaît par : le plaisir de faire de la musique, des sons ou des rythmes.
Celui qui la possède aime fredonner, battre le rythme et parfois chanter.
Situations propices pour faciliter son développement : garder le rythme, assister à des concerts, utiliser une musique de fond lors de la pratique d'autres activités, chanter, faire de la musique, écrire des chansons, se donner des slogans d'équipe, utiliser et jouer d'instruments de musique.
Paul McCartney est un bon exemple de ce type d'intelligence.
On la reconnaît par : l'habileté à organiser, sélectionner, regrouper, lister.
Situations propices pour faciliter son développement : concevoir des systèmes, structurer des idées, poser des questions, mettre les choses en ordre, regrouper les gens (selon les styles d'apprentissage, les intelligences multiples), jardiner, concevoir des décorations intérieures, faire de la recherche scientifique, enseigner, administrer, entraîner, faire un travail d'enquête, explorer et faire des remue-méninges.
Charles Darwin est un bon exemple de ce type d'intelligence.
Voici, en complément, un test et sa grille de compilation des résultats.
Bibliographie des ouvrages d'Howard Gardner :
(Principales publications en français)
Marielle Potvin, orthopédagogue
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