Écrit par : Stéphanie Deslauriers
Récemment, je donnais une formation dans un CPE afin de parler de l’agressivité chez les tout-petits. Une des éducatrices a raconté aux autres participantes qu’elle constate que, dans son groupe, les agressions sont plus fréquentes lorsque les enfants sont fatigués. Et elle a totalement raison!
Pour les adultes que nous sommes, fatigue rime avec impatience, irritabilité et émotivité. Il en va de même pour nos enfants, bien que cela se manifeste autrement, suivant le stade de développement de ces derniers.
De plus en plus d’enfants ont des horaires chargés. Ceci s’explique par le fait que, nous-mêmes en tant que parents, avons un horaire bien rempli avec le boulot à temps plein (voire plus!) et, souvent, un lieu de travail loin de la maison impliquant de plus longs déplacements. En plus, nous souhaitons aussi nous changer les idées – avec raison – et pratiquer diverses activités sportives, artistiques, alouette!
Nous voulons aussi que nos enfants soient suffisamment stimulés dans leurs diverses sphères de développement, nous désirons leur faire toucher à tout, nous souhaitons leur inculquer les valeurs du travail et de la persévérance, etc.
Pour certaines familles, cet horaire bien rempli est tout simplement trop. Est-ce votre cas? Si vous vous sentez constamment fatigué, si vous avez l’impression de passer votre semaine dans la voiture entre les diverses activités de tous les membres de la famille, si vous avez du mal à vous rappeler le dernier repas pris tranquillement tout le monde ensemble et que cela vous manque, la réponse est probablement « oui ».
Que pouvons-nous faire pour ralentir le rythme? Nous pouvons commencer par faire des choix : quelles activités sont essentielles à notre bien-être? À celui de notre enfant? Ces activités, conservons-les. Puis, quelles activités viennent en deuxième, en troisième ou même plus loin sur notre liste? Est-il possible de les retirer de notre horaire?
Combien de soirs par semaine souhaitons-nous être à la maison? Comment avons-nous envie de passer nos weekends familiaux? Est-ce que des activités planifiées nous empêchent d’accéder à ces idéaux? Si oui, est-il possible d’en réduire la quantité ou encore de diminuer la fréquence à laquelle nous les pratiquons?
Et, si nous prenions le temps de ne rien faire, de rester en pyjama jusqu’à 11 h le dimanche matin, à lire ou à écouter de la musique? Si nous options pour le visionnement d’un film en famille, le samedi soir, au salon, en mangeant du popcorn? Si nous envoyions les enfants jouer dehors pendant que nous pratiquons une activité qui nous fait envie, ou encore, pendant que nous ne faisons rien?
Les moments d’activités libres sont primordiaux pour le bien-être (et la santé mentale!) de tous, tout comme les moments d’ennui. Ces derniers nous permettent d’apprendre à mieux nous connaître, à développer des initiatives et à faire des choix vers les passe-temps qui nous font le plus envie.
Allez, bon ennui!