Écrit par : Marielle Potvin
On me pose très souvent cette question. En ma qualité d’orthopédagogue, il m’apparaît très important de faire la distinction entre ces termes.
En tant que parents, les débuts de la scolarité de notre enfant se font habituellement dans l’enthousiasme. On fait tout ce que l’on peut pour l’encourager, on lui fournit un lieu de travail adéquat pour faire ses devoirs, on surveille ses progrès et on participe aux rencontres de parents.
Si cela se passe sans heurts dans plusieurs familles, d’autres vivent un parcours plus ou moins parsemé d’embûches, et même quand tout se passe bien, il peut arriver qu’un enfant éprouve de temps à autres une difficulté passagère.
Voici quelques facteurs pouvant causer des difficultés d’apprentissage.
Vit-il un deuil, un déménagement, une maladie, ou un événement particulier ? Ces situations peuvent engendrer un retard dans ses apprentissages, puisqu’il pourrait être moins disponible pour apprendre durant ces périodes spécifiques, plus ou moins prolongées.
Votre enfant a peut-être une certaine immaturité neurologique qui l’empêche d’apprendre au même rythme que les autres élèves de sa classe. Je pense ici aux enfants nés durant l’été, et en particulier aux garçons. La date butoir pour les inscriptions scolaire nous amène à considérer cet aspect.
Voyez-vous, un petit garçon né en août, par exemple, peut se retrouver avec des compagnons de classes qui ont 9, 10 et même 11 mois de plus que lui. Il s’agit d’une différence importante, surtout chez les garçons (qui se développent généralement d’abord au niveau moteur), et dans le cas d’un élève du préscolaire ou de 1ère année.
Bonne nouvelle, cette différence dans le développement neurologique sera complètement nivelée en 4ème année, où les différences de quelques mois ne sont plus considérées comme étant significatives, chez les filles comme chez les garçons.
Il se peut aussi que votre enfant soit en moins bonne santé, physiquement ou mentalement (il pourrait être malade plus souvent ou de façon chronique ou encore il pourrait être plus lunatique, par exemple.)
Ces trois éléments peuvent entrainer un retard plus ou moins important dans les apprentissages de l’enfant, sans que l’on puisse parler ici de troubles d’apprentissage. D’ailleurs, avec de l’aide et un peu de temps, votre enfant pourra récupérer ce retard, car il est passager.
On parle ici de difficultés d’apprentissage.
Même avec un bon suivi et de l’aide, environ 10 % des enfants manifesteront des problèmes scolaires très tôt dans leur parcours académique. Cela représente souvent deux ou trois enfants par classe.
L’enseignant de votre enfant vous en informe, lui offre des périodes de récupération, ou recommande un suivi en orthopédagogie. La période des devoirs devient interminable et accompagnée de crises fréquentes. Peut-être même songerez-vous à lui offrir un service de tutorat ? En vain... L’enfant est de plus en plus démotivé, au point de ne plus vouloir aller à l’école dans certains cas. Malgré tous ses efforts, les difficultés persistent et il continue de présenter de piètres performances scolaires.
Un trouble d'apprentissage est un problème dans la façon dont le cerveau reçoit, organise, comprend ou utilise l'information.
Cela n'est en rien lié à l'intelligence ! Les personnes qui vivent avec un trouble d’apprentissage possèdent d’ailleurs un quotient intellectuel égal ou supérieur à la moyenne des gens de leur âge. Ces enfants ne sont pas condamnés à échouer, loin de là !
Ce trouble affecte la capacité des enfants à acquérir de nouvelles connaissances, mais des spécialistes sont là (orthopédagogues, psychologues, etc.),et des outils novateurs et des stratégies particulières existent pour aider à surmonter ce handicap. Et nombreux sont les adultes atteints de troubles d’apprentissage qui mènent une vie professionnelle épanouie. On peut en effet parler d’un véritable handicap invisible : le trouble d’apprentissage est reconnu comme tel par la Commission des Droits de la personne et de la jeunesse, au Québec.
Pour que votre enfant puisse obtenir les accommodements auxquels il a droit en situation de trouble d’apprentissage, il est essentiel d’obtenir un diagnostic. Plusieurs compagnies d’assurance-collectives offrent un remboursement en tout ou en partie des frais relatifs à une telle évaluation, qui peut souvent coûter plusieurs centaines de dollars. Il est bon de vous s’informer.
On parle de trouble d'apprentissage quand des tests standardisés (que seul un psychologue ou un neuropsychologue est apte à faire passer) révèlent chez l’enfant un retard d'au moins deux ans par rapport au niveau attendu à son âge. Ces tests évaluent l’ensemble des différentes fonctions du cerveau importantes pour apprendre, afin de s’assurer que l’intelligence est intacte : les capacités de raisonnement, de logique et d’abstraction. On décortique la mémoire à court terme, l’attention soutenue, divisée ou sélective, l’organisation, les fonctions cérébrales exécutives, la gestion de l’information et, ultimement, la lecture, l’orthographe, les mathématiques.
Dans le cas d’un diagnostic positif, l'enfant est habituellement soulagé. Il sait qu'il apprend différemment, mais ne comprend pas pourquoi. Une série d’aménagements, pouvant varier beaucoup d’un élève à l’autre, seront alors mis en place, selon le trouble lui-même et son intensité (car les troubles d'apprentissage peuvent se présenter sous diverses formes.)
Ces aménagements, qui favoriseront la réussite de l’enfant, seront sélectionnés et adoptés lors d’une rencontre à son école, pour établir un plan d’intervention adapté. Ces mesures seront inscrites à son plan d’intervention, qui sera, quant à lui, révisé à la fin de chacune des étapes de l’année scolaire. La direction de l’école, les enseignants, les professionnels qui sont en lien avec votre enfant, vous-même et votre enfant (dès qu’il sera en âge de le faire), participeront à l’élaboration de ce plan d’intervention.
Le diagnostic d’un trouble d’apprentissage et la mise en place d’un plan d’intervention peuvent faire passer une situation d’échec à des résultats très satisfaisants.
Pour identifier un trouble d’apprentissage, il faut, dans un premier temps, s’assurer que les difficultés scolaires ne sont pas dues à des facteurs psychologiques, sociaux ou environnementaux.
Il faut comprendre qu’un trouble d’apprentissage est d’origine neurologique. Il se définit comme une difficulté à traiter l’information. Un enfant atteint d’un trouble d’apprentissage aura de la difficulté à absorber, entreposer ou récupérer les informations qui lui sont proposées.
Un trouble d’apprentissage peut être relié :
Un trouble d’apprentissage :
Ne perdez pas de vue que tous les espoirs sont maintenant permis pour ceux qui en sont atteints !
Mes prochains billets porteront sur un trouble en particulier, parmi les plus courants. J’aborderai ceux-ci séparément, les expliquerai et vous donnerai des recommandations et des ressources en lien avec chacun d’eux :
En complément
*Association canadienne des troubles d’apprentissage
*Association Québécoise des troubles d’apprentissage
*Pour le Nouveau-Brunswick
*Ordre des psychologues du Québec
*Ordre des psychologues du Nouveau-Brunswick
*Association des orthopédagogues du Québec
*Association Québécoise des neuropsychologues
Les troubles d’apprentissage,
Collection du CHU de Ste-Justine pour les parents
Marielle Potvin, Orthopédagogue
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